Boulet Rouge par Michel TURK

Vers, contre qui dois-je tirer ? En haut, en bas, à droite, à gauche, devant, derrière ? C’est le propos d’un homme âgé qui s’affole, qui sait que l’avenir ne lui appartient pas, que sa retraite paisible est juste mise en cause parce qu’il n’y a plus d’argent ou juste encore assez pour soutenir les efforts de guerre. Pour nourrir une guerre mondiale qui ne porte pas son nom, mais pourquoi donc ? Je n’en veux pas et la plupart de ceux qui me lisent n’en veulent pas davantage. Mais ce que pense le peuple, en haut lieu on s’en fiche éperdument, parce qu’en haut lieu on sait, parce qu’on connait les raisons, les bonnes raisons que le peuple ne comprendrait pas. Alors tout ça m’affole car on se tait, on ne réagit pas, on fait comme si. On discute d’un budget éthéré, d’une dette abyssale mais on pense qu’en finançant encore un peu de guerre, on va se retrouver gagnant. Quand je dis « on », c’est eux, ceux-là même qui sont censés gouverner en notre nom. Et ceux qui se drapent d’un logo démocratique et qui feignent d’en être les dignes représentants.
Moi, la guerre me fait peur, Hiroshima, ces bombes qu’on avait juste essayées pour mettre un terme au deuxième conflit mondial. Si vous avez un peu de temps lisez donc le texte très touchant de Jean-Paul Alègre Moi, Ota, rivière d’Hiroshima. Mais on les a envoyées contre les méchants qui sont devenus gentils grâce à ça, le napalm, c’était aussi contre les méchants. J’ai horreur du manichéisme, des vérités détenues par même pas la moitié du monde contre les autres qui pensent autrement.
L’IA, je traduis Intelligence artificielle, robot, c’est peut-être, sûrement même, l’avenir mais dans l’immédiat on en essuie les plâtres. Et puis, déjà que sans IA beaucoup de nos compatriotes ont un bagage minimaliste, on peut craindre qu’avec l’IA ils auront carrément un encéphalogramme plat et il sera plus facile encore de les manipuler. J’en connais qui s’en frottent les mains, pas au pays des Amish mais au royaume des crétins qui gobent tout.
Oui, je sors de mes gonds, je voudrais laisser à mes petits-enfants un monde plus attrayant, un monde plus harmonieux dans lequel ils puissent s’épanouir et s’émerveiller.