Moi, sac à dos par Michel TURK

Des nouvelles de Lorraine

Moi, sac à dos par Michel TURK

8 septembre 2025 Non classé 0

Je commence par les oiseaux, car bien évidemment, chaque fois qu’il partait observer les oiseaux j’étais présent. Il en a photographié 699 espèces différentes que je ne vous énumérerai pas pour pas vous imposer un inventaire à la Prévert, comprenez le poète, pas le pré vert où paissent les vaches pour nous fournir en reblochon. Tiens, à ce propos, savez-vous d’où vient le mot reblochon. Je vais vous surprendre : ça remonte à des temps très anciens. En patois savoyard, on blochait la vache, c’est-à-dire qu’on la trayait et comme le seigneur piquait la récolte de lait (c’est toujours un peu comme ça sauf que maintenant, c’est l’Etat qui a remplacé le seigneur et l’Etat lui-même est en passe d’être relégué derrière quelques richissimes Picsous ) les fermiers savoyards, rusés comme des renards, ne trayaient leurs bêtes que partiellement et une fois la collecte de lait faite, ils faisaient une seconde traite qu’ils transformaient en un divin fromage au goût si délicat. J’en ai trimballé des reblochons, j’en connaissais surtout l’odeur, pour le goût, je dois me référer à ceux qui le savouraient. Revenons à nos oiseaux, ça, faut dire que vous ne soupçonnez peut-être même pas une infinitésimale partie du monde aviaire. Moi, je n’ai pas arrêté de m’en émerveiller. Pas uniquement les extravagances de couleurs qui en font parfois de véritables dandys, je pense aux aras dont le ramage ne vaut pas le plumage, ça c’est un clin d’œil à cet autre naturaliste qu’était Jean de la Fontaine, aux barbicans à tête rouge, aux guêpiers dont le fard à paupières est toujours du soin le plus délicat, mais encore leurs migrations, ils sont des voyageurs qui laissent les Bohémiens en roulottes au rang d’amateurs. Et dire qu’ils sont des rescapés de temps immémoriaux, les oiseaux, les Bohémiens aussi. Et quand vous les voyez faire leurs nids,, le soin qu’ils y apportent, quand vous les voyez nourrir leur progéniture, la petite chenille d’un vert fluorescent qu’ils déposent dans le petit gosier, moi, ça m’émeut. Et j’entends encore mon maître chanter Brassens, un poème de Jean Richepin dont j’ai retenu quelques strophes que je vous livre pour le plaisir 

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