C’est l’été.

Une grosse administration publique (peut-être même Etatique) me doit une jolie somme -très jolie la somme. – Je ne vais pas entrer dans les détails, retenons uniquement les faits : Etat, remboursement, gros sous pour ma petite pomme. La chose me fut confirmée dûment au mois de mai 2025 avec pour libellé, je vous le donne en mille (euros bien sûr) :
« Remboursement à l’été…. »
…Remboursement à l’été…. Comme c’est charmant. Plaisant, poétique, romantique même et bien loin des objurgations et réprimandes officielles habituelles. J’ai connu les E 40, les SEMAINE 18, l9, les trimestres à échoir, les trimestres échus, (déchus aussi parfois) les ides (non, là j’exagère), les échéances, les termes. Je sais aussi les mois de janvier, février, mars etc. mais les remboursements « à l’été» non, ça je ne connaissais pas.
L’été pour moi c’est le temps de la tarte, aux mirabelles, des pastèques, des roses. L’été, le sable chaud, la mer bleue. L’été, une saison carte postale et ici j’entrapercevais mon solde soulevé par un doux zéphire ou un foehn ascendant (porte-monnaie ben sûr) ou un sirocco saharien pour planer gracieusement jusqu’à moi. Car donc, mon dû était affecté et tributaire de toutes ces tribulations, ça fait peur. Dois-je rappeler à mon débiteur que l’été 2025 a débuté le 21 juin et se termine le 23 septembre (Bon ça lui laisse encore 3 semaines), mais qu’ensuite c’est la saison des feuilles mortes, des champignons (et des vénéneux mêmes !) de nuages dégoulinant, puis les frimas de l’hiver où le brouillard évoque les ombres des âmes damnées et ne laisse plus guère l’envie de sortir sa plume d’oie de son encrier pour rédiger un « Bon à payer » en bon et due forme.
Alors, foin de poésie, sacrebleu, je veux mes sous !
Une réponse
Comme nous avons un poète digne des plus grands fabulistes qui nous fait partager ses iambes et ses rimes, cette histoire bien estivale me fait penser à la chute de « la cigale et la fourmi » … et bien dansez, maintenant »!